Y comme Yo-Yo

Le Yo-Yo, drôle d’expression pour désigner les variations de prise de poids engendrées par les régimes amaigrissants.
Deux syllabes qui illustrent aussi les fluctuations de l’humeur engendrées, elles, par le chômage de longue durée.

Oui, Yo-Yo c’est ça …

Un jour looseuse.
L’autre, euphorique, prête à conquérir le monde.
Pile ou face selon l’humeur du jour. « Up&down ». 
Pas de panique : vous n’êtes pas bipolaire vous (n’) êtes (qu’) au chômage !

Pas de balance pour vous signifier toute fluctuation d’humeur.
Pas d’unité de mesure pour évaluer ce truc qui nous permet d’y croire encore, ce truc qui nous permet de nous projeter, ce truc tellement précieux qu’on appelle la confiance en soi… Un truc qui se passe dans la tête. La Une « Elle » nous l’affiche « Réussir au travail c’est aussi dans la tête ».
Ok mais comment fait-on quand notre tête justement est à l’envers et notre moral même plus dans nos chaussettes ?
Dans ce cas, aucun régime miracle pour nous regonfler.
J’aimerais tellement le rencontrer le Dukan de l’hyper confiance en soi ! Avec ou sans protéine, avec ou sans féculent, je suis prête à l’observer ce foutu régime. Pas de coach amateur qui me préconise la méthode Coué avec, à la clé, un renforcement narcissique superficiel qui tient un mois ou deux. Non. Pas de yo-yo ! Un vrai régime qui me promet de stabiliser une bonne fois pour toute la confiance en soi.
De la confiance, j’aimerais en prendre par kilos, j’aimerais que ça déborde ! Sur les hanches, les cuisses et même sur les fesses, quitte à friser la crise de boulimie !
Douter bien sur…. mais pas une semaine sur deux, un jour sur deux, une heure sur deux.

Etre au chômage c’est :
– être à la marge,
– ne plus faire,
– ne plus avoir,
– ne plus être productif,
– penser ne plus savoir et ne plus savoir faire

Dans ce cadre, comment garder la confiance en soi ?

En fin de droits, on est essoufflé(e), épuisé(e), découragé(e).
Comment rester dans la course quand les autres sont loin, très loin devant nous ?
Alors oui, on cède au découragement comme certains craquent devant un éclair au chocolat. Et aussitôt on culpabilise comme après l’avoir mangé cet énorme éclair. Et hop on se remotive en reprenant de bonnes résolutions …  Yo Yo !

« Faut pas se décourager (…) c’est vrai que vous êtes restée longtemps sans travailler donc ça ne rassure pas les recruteurs potentiels. Vous avez de bonnes expériences mais pour en avoir de nouvelles il faut être force de proposition ; haut les cœurs ! » Ose me lâcher avec un ton péremptoire un cadre antipathique d’une radio nationale, persuadé de ne jamais se retrouver à ma place.
Une phrase de plus qui m’assomme un peu plus. 

Aujourd’hui je sais qu’il est vain de lutter contre ces fluctuations.
J’ai appris à les accepter grâce à régime simple à base de bon sens et surtout d’indulgence :
– optimisez vos recherches les jours d’euphorie, même si cela ne dure qu’une petite heure. Profitez de ce moment pour vous lâcher : appelez la terre entière, likez, twittez, postulez, sollicitez, et souriez !!
– faîtes le dos rond dès que le doute se profile à nouveau et que la déprime vous guette. Ne tirez aucune conclusion ni un quelconque bilan sur votre vie, votre couple, votre carrière: ils seront forcément négatifs.

Pas de méthode Coué donc, ni de régime miracle.
Aucune prescription sur ordonnance pour regagner de la confiance en soi en moins de 3 semaines.
Essayez peut-être une thérapie cognitivo – comportementale (et encore).
Tâchez simplement d’être indulgent envers vous-même : c’est le seul régime pour essayer de stabiliser la confiance en soi et éviter ainsi le yo-yo.