N comme nombrilisme

Vous en êtes à la lettre N et un mot vous vient à l’esprit me concernant. Vous n’osez peut-être pas l’exprimer par solidarité avec les sans-emploi, par empathie, superstition (la peur d’être à leur place, grrrr…) mais à ce stade de l’abécédaire, ce mot envahit votre cortex, se pose sur votre langue comme un petit cheveu qui vous fait zozoter, vous le susurrez, mais je l’entends.  Si si … articulez, n’ayez pas honte de le dire. Vous n’osez toujours pas ?

Je vais donc vous aider et le verbaliser pour vous : « Nom-bri-liste » ! Ne serais-je pas devenue nombriliste, égocentrique, un brin mégalo ?

Probablement. Surement même. Je me regarde le nombril, dissèque le moindre commentaire, distribue les bons points, juge et jauge le degrés d’empathie de Pierre et Paul, au point peut -être de virer procureur.

Après l’effet chronobiologique du chômage (Cf V comme Vacances), une tendance au nombrilisme peut en effet être observée : se mettre, et surtout, se croire au centre du monde en observant tout à l’aune de son propre prisme.

Ce symptôme est fréquent dans ce genre de situation. Ce n’est pas sale comme dirait le doc des années Fun. Faut-il simplement en être conscient. Par ce billet je vous le prouve : j’en prends la pleine conscience et je vais tenter de me soigner en prenant désormais soin des autres.

Qui ne se rêve pas en effet en chevalier blanc, en super héros de l’humanitaire, le début de la semaine au Restau du cœur, et l’autre partie au Secours Populaire, ou même à une Porte du périph, Porte de St Ouen, à accueillir les réfugiés qui n’ont pas de quoi se couvrir, eux, le nombril.

Etre partout où les gens ont plus besoin de vous … Au lieu de ça, me voici ici, derrière mon écran, au chaud, dans la nébuleuse de WordPress, à errer entre Twitter et Facebook, à mettre des mots sur mes maux, juste les miens, les maux d’une chômeuse citadine, épouse et maman qui mange à sa faim, abîmée mais pas affamée … Evidemment, je ne suis pas la plus à plaindre mais les vagues à l’âme ne se hiérarchisent pas et pour bien aider les autres il faut d’abord panser ses propres bobos.

Je l’ai promis à mes proches : une fois cet abécédaire terminé, une fois ma colère (légitime) posée, je ne me regarderai plus le nombril. Je relèverai la tête pour voir le champ des possibles.

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